Arrivée à la maison
Sortir de l’hôpital avec son bébé est source d’angoisse, encore plus avec un enfant né prématurément et qui a peut-être subi de nombreux examens ou qui a été fortement encadré. A l’hôpital, on est sur les nerfs et l’inquiétude vous ronge, mais on est encadrée, soutenue, protégée. A la maison, la tension se relâche et les questions qu’on se posait ne sont plus théoriques. Elles deviennent des réalités.
Rentrer à la maison avec un bébé prématuré dépend de son état de santé et de sa prématurité : cela varie d'un bébé à l'autre. En règle générale, il y a des critères bien précis pour sortir de la maternité. Le bébé doit savoir réguler sa température tout seul (plus besoin d’incubateur). Il arrive à téter et à déglutir (la sonde devient donc inutile). Sa courbe de poids progresse régulièrement. Son rythme cardiaque est stabilisé. Enfin, il pèse entre 1,8 et 2 kg. Normalement, toutes ces conditions sont remplies aux environs de la date prévue pour la naissance.
A la maison, les parents, surtout la maman va être très occupée, les nuits seront courtes. Elle doit donc se reposer le plus possible avant la sortie pour être bien disponible. N’oubliez pas de prendre vos renseignements et de choisir un pédiatre qui va suivre bébé durant de nombreuses années. Un pédiatre qui connaît les prématurés est un plus.
En dehors des maladies infantiles courantes chez un nourrisson, et qui concerne le pédiatre, bébé sera vu par un organisme de surveillance du développement des enfants et vous devrez vous rendre dans le service de néonat tous les 2 ou 4 mois. Cela dépend des hôpitaux. Les médecins suivent ainsi le développement psychomoteur de votre enfant et s’assurent qu’il grandit sans souci. S’il rencontre des problèmes de motricité ou d’apprentissage du langage, des séances de kinésithérapie ou d’orthophonie (logopédie) vous seront proposées. La durée de ce suivi hospitalier peut en effet aller jusqu’aux 6 ans de l’enfant, en fonction de la prématurité et des problèmes rencontrés.
Bébé peut sortir, mais n’oubliez pas qu’il est fragile. Son système immunitaire est plus immature que celui des bébés nés à terme. Évitez donc les lieux publics bondés (centres commerciaux, métros, bus), très fréquentés par les virus et fuyez les personnes malades. Choisissez un landau ou une poussette haute pour bien le protéger. Par ailleurs, renoncez au siège coque en voiture, et a fortiori à la maison : préférez la nacelle auto pour le faire voyager. Sachez que les bébés nés prématurément ont plus de risque de souffrir de bronchiolite, une inflammation des petites bronches nécessitant leur hospitalisation. Mieux vaut donc rester au chaud à la maison les premiers mois !
Les médecins recommandent d’éviter le mode de garde collectif. Surtout si votre bébé est né avant 32 SA, s’il a eu des difficultés respiratoires, si vous reprenez le travail avant sa première année et en plein hiver. Il est donc préférable d’éloigner votre tout-petit des microbes très présents dans les crèches, et d’opter pour l’assistante maternelle ou accueillante. Mais certaines mamans signalent que toutes n’acceptent pas de s’occuper d’un bébé prématuré, même en bonne santé !
Faut-il utiliser une tétine spéciale pour bébé prématuré ? Les équipes de néonat conseillent généralement des tétines en caoutchouc, plus souple que le silicone, avec un embout de succion pas trop long pour ne pas écœurer le petit buveur. Cela peut varier d’un bébé à l’autre et il ne faut pas hésiter à faire des essais. Normalement, le service de néonat saura vous dire quelles sont les préférences de votre bébé. Quoi qu’il en soit, pensez à changer de tétine régulièrement car elle laisse passer le lait plus vite lorsqu’elle est trop usée.
Les prématurés souffrent souvent de reflux gastro-œsophagien. Dans la plupart des cas, ce sont des rejets banals dus à l’immaturité du système digestif. C’est au médecin de décider s’il faut seulement épaissir le lait ou si des examens complémentaires s’imposent. En fonction du diagnostic, il peut prescrire des pansements gastriques.